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Les Petits Lutins
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30 décembre 2009

Les pratiques commerciales de la société Monsanto se retrouvent sur la sellette

De Christopher Leonard- (CP) - hier

ST LOUIS --- Une nouvelle pierre dans le jardin de Monsanto. Une enquête
de l'Associated Press montre comment le semencier américain évince la
concurrence, contrôle des sociétés plus petites et protège sa suprématie
sur le marché des organismes génétiquement modifiés aux Etats-Unis.

Alors que les gènes brevetés de Monsanto sont présents dans 95 pour cent
du soja et 80 pour cent du maïs cultivés aux Etats-Unis, la firme
s'efforce de limiter la capacité des nouvelles sociétés de
biotechnologie à distribuer leurs propres produits, révèle cette
enquête. Une politique d'affaiblissement de la concurrence qui pourrait
faire grimper les prix de l'alimentation aux Etats-Unis.

Les méthodes commerciales de Monsanto sont exposées dans des accords de
licence confidentiels, auxquels l'AP a eu accès. La firme a utilisé ces
contrats pour diffuser sa technologie, octroyant à quelque 200 sociétés
le droit d'introduire des gènes Monsanto dans leurs propres variétés de
maïs ou de soja. Mais ce droit a un coût et il est assorti de nombreuses
conditions.

Une clause interdit par exemple aux entreprises indépendantes de
cultiver des plantes contenant à la fois les gènes de Monsanto et de
firmes rivales - sauf autorisation écrite préalable -, ce qui permet au
semencier d'exclure la concurrence de la vaste part de marché qu'il
contrôle déjà.

Les pratiques commerciales de Monsanto font actuellement l'objet d'une
enquête du département américain de la Justice et de deux Etats (Iowa et
Texas), pour déterminer si elles violent les lois antitrust. Des
plaintes au civil ont déjà été déposées contre la firme par des concurrents.

Le géant des biotechnologies basé à St. Louis juge infondées les
critiques sur ses accords de licence. Un avis que ne partagent pas
certains de ses rivaux et des semenciers plus petits.

"Nous estimons désormais que Monsanto contrôle jusqu'à 90 pour cent" des
OGM, ce qui est "presque incroyable", souligne Neil Harl, un économiste
en agriculture de l'université de l'Iowa, spécialiste de l'industrie
semencière. "Le résultat est un renforcement de l'emprise de Monsanto et
la possibilité pour la firme d'augmenter ses prix sur le long terme.
C'est ce que nous avons déjà observé ces cinq dernières années."

Monsanto a augmenté le prix de certaines variétés de maïs de 25 pour
cent l'an dernier, et une hausse supplémentaire de 7 pour cent est
prévue pour les semences de maïs en 2010. Les prix des sojas Monsanto se
sont envolés de 28 pour cent en 2008 et seront stables ou en hausse de 6
pour cent en 2010, selon la porte-parole de la société Kelli Powers.

La controverse autour de Monsanto soulève une question essentielle: quel
contrôle une entreprise peut-elle avoir sur les semences, qui sont à la
base de la production alimentaire? Les accords de licence ont fait de la
technologie de Monsanto l'une des plus largement et rapidement diffusées
dans l'histoire de l'agriculture américaine. Aujourd'hui, lorsqu'un
fermier américain achète des sacs de semences aux noms commerciaux
obscurs, comme AgVenture ou M-Pride Genetics, il paye en fait pour des
produits sous licence Monsanto.

Une clause de ses contrats pour le maïs a aidé Monsanto à acheter 24
sociétés semencières indépendantes aux Etats-Unis ces dernières années:
elle stipule que si une entreprise change de propriétaire, son stock
contenant des gènes Monsanto doit être "détruit immédiatement". Selon un
porte-parole de la firme, cette disposition n'aurait plus cours.

Une autre clause figurant dans des contrats remontant à plusieurs années
aide aussi à comprendre la croissance rapide de Monsanto. L'un des
contrats offrait à un semencier indépendant des rabais importants s'il
s'engageait à ce que les produits Monsanto représentent jusqu'à 70 pour
cent de son stock total pour le maïs. Dans une plainte déposée en 2004,
et qui s'est soldée par un règlement à l'amiable, la société rivale
Syngenta a qualifié cette pratique de "politique de la terre brûlée"
pour l'exclure du marché.

Les contrats examinés par l'AP interdisent aux semenciers d'en discuter
les termes, et Monsanto se réserve le droit de les annuler, et du coup
de priver une entreprise de son stock, en cas de violation des clauses
de confidentialité.

Les semenciers indépendants ont théoriquement la possibilité de rompre
leur contrat pour recommencer à vendre des semences
conventionnelles, mais en pratique ils expliquent que ce peut être
ruineux financièrement.

Le gène de résistance à l'herbicide Roundup de Monsanto est en effet
devenu la norme dans l'agriculture américaine, et les petites
entreprises craignent de perdre des clients si elles y renoncent. En
outre, ces sociétés ont souvent investi du temps et de l'argent pour
adapter les produits Monsanto à leurs besoins, et leur abandon peut donc
être coûteux.

Copyright © 2009 The Canadian Press. Tous droits réservés.

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