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Les Petits Lutins
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8 mars 2009

Coup de gueule de FAF

Journée de la femme... féministe?
J'en profité pour libérer mon coup de gueule. Etre Femme Au Foyer c'est faire face très souvent à un certain mépris de la part des autres femmes ("on s'est battu pour avoir le droit de travailler et elle refuse!").

Oui les femmes se sont battues pour avoir la liberté de choisir leur vie. Liberté. Choix. Pour moi ces mots ne signifient pas de remplacer le despotisme d'un mari par celui du travail. Choisir de s'occuper de ses enfants, de sa maison, et de ne pas avoir un travail rémunéré, ne signifie pas refuser sa condition de femme. Les femmes se sont battues pour avoir des droits: droit de vote, droit de travailler et d'avoir leur compte bancaire... si le droit de vote me semble aussi un devoir, obligatoire (quitte à voter blanc) pour conserver sa liberté, le droit de travailler... ou pas, pour rester une liberté acquise ne doit pas devenir une obligation.

Nous entendons de nombreuses réflexions blessantes de la part des autres femmes et nous y répondons souvent trop tard car prise de court par tant de haine? Jalousie? Envie? Mes réponses à ses phrases assassines sont celles de toutes les Femmes Au Foyer.

Les réflexions se résument souvent par un soit-disant renoncement à notre autonomie (forcément financière, cela mériterait déjà tout un débat) et le fait qu'on s'ennuie.
S'ennuyer? Encore faudrait-il avoir le temps... Quelle drôle d'idée? Pensent-elles que leur nounous sont trop payées pour finalement passer leur temps à s'amuser avec leurs enfants?
Et quand les enfants vont à l'école? Ah oui, toute la question est là... que peut-on bien faire pendant que nos enfants sont à l'école si ce n'est passer son temps devant la télé. Quel esprit étroit peut bien penser que nous n'avons pas autre chose à faire? Des loisirs d'abord. Mais aussi,puisque c'est de cela dont il est question, du travail: de cuisinière (nous n'achetons pas nos repas tout fait plein de conservateurs et de colorants, heureuses celles qui ont un traiteur bio), le ménage/lessive/repassage (heureuses celles qui payent une femme de ménage - si leur travail est plus intéressant), la récupération des enfants, leurs bains et leurs devoirs (pas de baby-sitters pour s'en charger)...

Je ne juge pas celles qui choisissent de travailler. Pour des raisons financières ou pour des raisons d'épanouissement personnel. Mais je leur demande de ne pas nous juger en retour.

ll faut avoir une sacrée force morale pour affronter les préjugés et accepter la baisse de son niveau de vie... mais je pense que le bien être de mes enfants ne passe ni par le matériel ni par une mère soumise à son patron et aux qu'en dira-t-on.

Travailler me semble une liberté bien dérisoire en réalité. Je ne suis pas sûre que celles qui travaillent le fassent moins par contrainte sociale que par réel désir personnel: "une femme moderne est une femme qui travaille" ah oui? Et pourquoi ça? Pour dépenser plus? Pour rentrer dans le moule de la société moderne: "j'achète donc j'existe"? J'ai un fils hors "moule", je suis hors "moule" et j'en suis fière.

Pourquoi une femme qui s'occupe de sa famille ne serait pas une femme ultra-moderne, qui refuse la société de consommation à tout prix, qui revient à des valeurs simples et vraies, qui privilégie le temps (passé auprès de ses enfants, de son mari, le temps de prendre le temps...)? La crise actuelle ne peut que nous conforter dans cette idée. Les Femmes au Foyer, contrairement aux idées reçues, ne sont pas de grosses fainéantes qui vivent "aux crochets" de leur mari ou de leurs allocations, mais des gestionnaires de temps et d'argent bien rigoureuses en réalité. Quel prix a le temps? Quel prix a un plat cuisiné maison (moins cher en réalité que le même moins bon et bourré de polluants du commerce)? Quel part du revenu du couple part en repas tout fait, essence, service à la personne (personnes payées pour faire ce qu'on n'a pas le temps de faire soi-même?).

Travailler n'est finalement que troquer son temps contre celui d'une autre. Il convient donc de bien choisir ce que l'on désire faire de son temps et quelle valeur on lui donne. Pour ma part mon temps n'a pas de prix. Et celui que je passe avec mes enfants, même si comme tout le monde j'en ressort épuisée parfois, vaut de l'or. Quel travail pourrait me payer assez pour cela? Quand ils iront à l'école, si j'en ai l'obligation financière, je retravaillerai, mais si je peux je préfère ne pas dépenser d'argent plutôt qu'en gagner, faire moi-même les tâches que je devrais payer pour avoir et être payée pour en faire d'autres en retour.
Dans la société actuelle il est difficile de ne pas avoir au moins un salaire entier car vivre en autarcie est assez difficile, mais je fais ma part de travail, même si ça ne passe pas par la case "monnaie sonnante" qui semble être la seule méthode de comptabiliser la valeur des choses. Et nos conjoints, qui acceptent eux de travailler "dans la société", nous donnent la liberté et l'autonomie de faire notre choix et non le contraire comme nous pouvons souvent l'entendre. Je fais le travail que j'ai choisi, malgré les contraintes horaires, et je dois donc laisser à mon homme le choix du sien (même s'il me propose parfois d'échanger - private joke). Moins d'argent pour plus d'épanouissements personnels.

Etre obligée de garder les enfants des autres pour payer la nounou qui garderait les miens serait le comble de cette société de fous...

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Commentaires
A
Clap clap, j'adhère au club !!!<br /> Bises elfiques
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V
On ne regrette jamais ce que l'on fait pour ses enfants<br /> mais le travail à la maison est aussi très prenant ce qui n'empêche donc pas les hommes d'aider pour les enfants ou les courses et donner la possibilité de sortir faire une activité ( sportive, culturelle) à sa femme. <br /> L'indépendance financière est nécessaire quand le mari ne fait pas compte commun avec sa femme qui doit expliquer ses dépenses et à qui on ne laisse pas prendre de décision sur l'utilisation del'argent de la famille ( j'en connais par contre où c'était l'homme qui travaillait et demandait un peu d'argent de poche à sa femme!!!)<br /> Bravo Titoune , tu as su explique clairement ce que beuacoup de femmes ressentent<br /> plelin de bisous de<br /> véro
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D
Bravo!! J'adhère complètement même si j'ai une activité à domicile pour juste garder un lien avec quelque chose qui me plaît.
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A
la liberté c'est les choix. j'ai eu des remarques identiques quand j'ai préféré élever mes 3 filles!!(tu vis au crochet de ton mari? tu n'as pas d'argent à toi?!!). l'argent est à la famille, ce n'est que du papier.<br /> Une femme peut s'épanouir dans plein d'activités, pas forcément de travail, pas forcément de maison, mais aussi de travail et de maison; <br /> et au fur et à mesure de la vie, les choix évoluent en fonction de son environnement.<br /> il est important cependant que, lorsque la famille se retrouve chez elle, que les tâches de la maison soient partagées (chacun dans la journée a eu "sa dose" et le soir et la nuit si bb pleure le travail est collectif.)
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N
OUI !!!!!!!!!! merci , merci , merci !!!!!!<br /> J'adhère aussi complètement , je suis moi même mère au foyer et accessoirement nounou ;-) ... et je te remercie de ce beau billet !
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